Title
Inventaire de la Biodiversité dans le Parc National de Kahuzi-Biega, République Démocratique du Congo
Author(s)
Spira, Charlotte; Mitamba, Guillain; Kirkby, Andrew; Katembo, Jeannot; Kambale, Celestin Kiyani; Musikami, Patrick; Dumbo, Pazo; Byaombe, De-Dieu; Plumptre, Andrew J.; Maisels, Fiona
Published
2018
Abstract
Afin de planifier adéquatement les actions de conservation à entreprendre dans les aires protégées, il est nécessaire de connaître la biodiversité qui s’y trouve. Cela nécessite donc de dresser une liste d’espèces et de connaître la distribution et l’abondance des populations cibles de conservation de l’aire protégée. Entre 2014 et 2017, la Wildlife Conservation Society (WCS) a ainsi mené le tout premier inventaire par transects standardisé complet qui ait été planifié dans le Parc National de Kahuzi-Biega. La situation sécuritaire n’a pas permis d’accéder à tout le parc tel qu’il était prévu initialement, mais 61% du parc a pu être couvert. Au total, 26 espèces de grands mammifères, 22 espèces de petits mammifères, 153 espèces d’oiseaux, 28 espèces d’amphibiens, 8 espèces de reptiles, et 1088 espèces de plantes ont été recensées. Les résultats des inventaires effectués dans le parc montrent qu’il abrite d’importantes populations de gorilles, de chimpanzés, de petits singes et d’ongulés, y compris de bongos, de buffles et de céphalophes. Les calculs de densités et d’abondances ont permis d’estimer le nombre de gorilles dans toute la zone echantillonée à 1262 individus (intervalle de confiance (IC) à 95% : 638 – 2493 ; coefficient de variation (CV) : 35%), avec une densité de 0,31 individu/km² (IC à 95% : 0,16 – 0,61), et le nombre de chimpanzés à 955 individus (IC à 95% : 671 – 1360 ; CV : 18%), avec une densité de 0,23 individu/km² (IC à 95% : 0,16 – 0,33). Le secteur de haute altitude du parc (Tshivanga) abrite des densités plus importantes de gorilles et de chimpanzés que la zone de basse altitude (secteurs de Kasese, Itebero, Nzovu-ouest et Nzovu-est), ainsi qu’une composition d’espèces d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles, et de plantes significativement différente de celles des secteurs de basse altitude. Des signes d’activités humaines, dont la chasse (présence de pièges, camps et douilles) et la présence de nombreux villages et de sites miniers, ont été recensés dans tout le parc et représentent une menace permanente du fait de l’installation de la population exploitant les ressources naturelles du parc. Le secteur de Nzovu-est est dans un état de conservation critique, avec un déclin avéré des populations de faune sauvage et la présence de nombreuses habitations humaines qui menacent l’importance de conservation de ce secteur. Des actions clés à mettre en oeuvre pour conserver la biodiversité du parc sont : - Débarrasser le parc et ses alentours des groupes et individus armés ; - Démilitariser et fermer les carrières minières qui se trouvent dans le parc ; - Mener des séances de sensibilisation et de concertation avec les villageois installés dans le parc pour les amener à se relocaliser volontairement en dehors du parc ; - Développer des projets de conservation communautaire ciblés, comprenant notamment des initiatives liés aux moyens de subsistance durables ; - Elargir la couverture du parc par les éco-gardes de l’ICCN pour renforcer la mise en application des lois de conservation dans le parc ; - Démarquer le secteur de Nzovu-est qui contient de nombreux villages et pourrait attirer davantage d’immigration ; - Mettre en oeuvre des stratégies de conservation ciblées pour assurer la protection des espèces clés de conservation dans les secteurs de Kasese et d’Itebero ; - Améliorer les relations entre l’ICCN et les populations vivant dans ou autour du parc. https://doi.org/10.13140/RG.2.2.31566.31047

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